Né en 2010 de la rencontre entre un violoniste et un accordéoniste passionnés par les musiques traditionnelles d'Europe de l'Est, Asa-I-Viata se transforme en quartet dès 2012. Aussi à l'aise en acoustique que sur les grandes scènes, le groupe puise dans le matériau brut des musiques traditionnelles balkaniques, auquel les musiciens ajoutent discrètement la modernité de leurs influences. Ce métissage fait vite de la musique d'Asa-I-Viata une musique vitaminée, vivante et actuelle qui ne laisse personne indifférent. Avec l'écriture en 2014 d'un nouveau répertoire plus vaste (de la Turquie à la Serbie, en passant par la Macédoine, la Bulgarie et la Roumanie), Asa-I-Viata s'ouvre définitivement aux influences contemporaines. Guidé par l'envie de faire danser le public sur des compositions tout en conservant les spécificités des musiques traditionnelles d'Europe de l'Est, et par la volonté de réinterpréter le répertoire avec une dimension et une sonorité plus modernes, Asa-I-Viata passe tout naturellement de l'acoustique à l'électro en ajoutant aux sons traditionnels (instrumentation typique à la roumaine, rythmiques propres et mesures impaires et irrégulières, thèmes traditionnels rares) des beat occidentaux. Le groupe intègre définitivement en 2015 la programmation électronique live à ses concerts, permettant ainsi le brassage musical envisagé, l'apport du Rock et sa dynamique efficace vient compléter cet heureux mix. Définitivement orienté autour du métissage des cultures, leur nouvel opus dévoile du klezmer hip-hop français, du turbo folk sur morceau roumain, du rock klezmer sur thème moldave, du ragga sur thème bulgare... Nombreux invités viennent y poser leurs voix pour renforcer ce choix : MC Brother Culture (chant ragga anglais sur trois morceaux), Bastien Charlery (chant traditionnel tzigane bulgare et grec sur deux morceaux), Norig (chant traditionnel serbe et roumain sur deux morceaux), et Sidi Wacho (rap français et chant espagnol sur un morceau). Asa i viata : "C'est la vie", en roumain. La vie, ces cinq musiciens la célèbrent à leur manière, juste équilibre entre musique traditionnelle des Balkans, guitares rock et arrangements électroniques. Mais comme souvent en matière de musique du monde, l'orchestration est largement accessoire, car il y a ici beaucoup plus à écouter. Le choix d'une formation instrumentale avec chanteurs invités - du toasteur MC Brother Culture aux rappeurs de Sidi Wacho, en passant par Norig et Bastien Charléry pour le chant tzigane - permet au groupe de pousser très loin le travail des ambiances, au-delà d'une simple efficacité festive. Une approche quasi cinématographique qui donne du corps à l'album et lui confère ce côté urgent et actuel. Car la musique d'Asa-I-Viata est tout sauf intemporelle : au contraire, elle saisit des rythmiques et des mélodies traditionnelles dans une immédiateté brûlante que l'on retrouve jusque dans les textes. Une transe globale, universelle, au coeur de laquelle la méticulosité des arrangements confine à l'occulte.