134 CLASSIQUE (s)

A l'heure où la musique classique est très présente dans des émissions comme Top Chef ou le Meilleur Pâtissier, Radio Classique et Warner Classics vous proposent une sélection de musiques délicieuses à déguster sasn modération. Quelle belle rencontre que la musique et l'art culinaire... Populaires ou raffinées, musique et cuisine nous accompagnent conjointement aussi bien dans notre quotidien qu'à l'occasion de fêtes et de cérémonies. Elles nous rappellent cette nécessité vitale de nourrir aussi bien le corps que l'esprit, avec cette même quête d'harmonie et d'alchimie des sens. De la Musique de Table de Telemann aux Pêchés de vieillesse de Rossini, de l'Air du Champagne de Mozart à la Bonne Cuisine de Bernstein, en passant par la Cantate du café de Bach et autres inspirations culinaires d'Offenbach, Tchaikovski, Satie ou Gershwin, Radio Classique vous propose une sélection de musiques délicieuses à déguster sans modération. Alors à vos fourneaux et bon appétit en ... musique bien sûr ! Les plus belles musiques classiques à déguster.

Après un double disque consacré à Boccherini salué par la critique, Ophélie Gaillard et le Pulcinella Orchestra nous entraînent à la découverte de l'incroyable palette sonore de Vivaldi, le plus génial des compositeurs vénitiens. Puisant dans les trésors du répertoire dédié à son instrument, la violoncelliste a conçu un florilège qui fait la part belle au concerto, qu'il soit solo, à deux ou à quatre, et comprenant une reconstruction inédite du Concerto RV 788. Les interventions chantées de Lucile Richardot et Delphine Galou, dans des airs d'opéra, irisent ce programme comme des rayons de soleil à travers les nuages. L'album alterne des mouvements de grande émotion, parfois douloureuse comme dans le Largo du Concerto RV 416, avec des envolées frénétiques et virtuoses (dans les mouvements haletants des concertos RV 419 ou 409) qui ne sont pas sans rappeler l'été des Quatre Saisons. Les mystères de cette musique s'y épanouissent tout en jeux d'ombres et de lumières, dans un carnaval de couleurs qui donne son titre à cet enregistrement réjouissant.

Pour les 25 ans de l'Ensemble Amarillis, sa directrice artistique, la multi-instrumentiste Héloïse Gaillard, réunit dans un double album les coups de coeur et les rencontres humaines et musicales de sa formation. Cette anthologie s'apparente à un bouquet qu'on aurait cueilli dans le champ foisonnant du répertoire baroque : l'écoute, guidée les voix aguerries de Stéphanie d'Oustrac, Patricia Petibon et Mathias Vidal et balisée par les célèbres concertos de Bach et Vivaldi, s'aventure aussi du côté des raretés mises au jour par l'infatigable Héloïse Gaillard : La Didone delirante de Scarlatti (le père), ou encore La Couronne de fleurs de Charpentier sur un texte de Molière. Les différentes métamorphoses de la passion, de la joie à la mélancolie et de la douleur à la folie, tissent le fil conducteur sensible et thématique de ce voyage à travers l'Europe baroque. Cette sélection reflète enfin l'audace et l'ouverture de l'Ensemble Amarillis. La version sobre et épurée de Greensleeves, inédite et enregistrée spécialement par Héloïse Gaillard et sa complice de toujours Violaine Cochard, rappelle que l'inventivité du jazz puise à l'improvisation baroque.

Duos d'opéra ! Avec ce premier volume, Isabelle Faust et Alexander Melnikov inaugurent une série d'enregistrements des Sonates pour piano et violon de Mozart. Souvent citées comme des sommets de la musique de chambre, ces sonates explorent toutes les possibilités d'expression offertes par le duo clavier-violon. Dialogues tout à tour frémissants, protestations véhémentes, monologues et apartés, tristes plaintes et explosions de joie, ces oeuvres brillantes montrent à quel point le chant est au coeur de cet imaginaire sonore et l'opéra toujours à l'horizon.

Gounod songe à un Faust dès son séjour à Rome dans les années 1840. Il faudra toutefois attendre presque vingt ans pour que l'une des plus fameuses partitions du romantisme français soit créée sur la scène du Théâtre-Lyrique à Paris (1859). Son entrée à l'Opéra en 1869 propulse l'oeuvre dans le monde entier, mais de nombreuses modifications furent nécessaires pour accéder à cette notoriété. Entre le Faust de 1859 et la version de 1869, une partie de l'esprit a disparu : celui de la spontanéité du dialogue parlé et du mélodrame, celui de la gouaille de Dame Marthe ou du cynisme de Méphistophélès. On a oublié le charme des premiers ténors qui chantèrent « Salut, demeure chaste et pure » avec ce coloris typique de la voix mixte d'opéra-comique. Un grand nombre de morceaux ont également été coupés suite à ces modifications. Redécouvrir le premier Faust, c'est mieux comprendre l'esthétique française du demi-caractère, si particulière au Paris des années 1850.

Tel Thésée déroulant le fil confié par Ariane pour retrouver son chemin dans le labyrinthe du Minotaure, Marianne Piketty se repère dans le labyrinthe du temps en inventant le passage du baroque vers notre présent. Pour ce faire, elle redonne forme et vie à Ariane en croisant les voix de Pietro Locatelli et Alex Nante. Car le mythe a inspiré et inspire encore. Locatelli, violoniste et compositeur aussi prodigieux que Vivaldi, a mis en musique l'abandon d'Ariane : Il Pianto d'Arianna dit la douleur de la liberté qui sépare et témoigne, sur le mode virtuose, de la puissance de l'imaginaire. Audacieuse passeuse de musique, Marianne Piketty donne corps à ce voyage dans le temps en réinventant, projet après projet, la forme adéquate du concert, qu'il soit live ou enregistré. C'est pourquoi les musiciens qu'elle réunit autour d'elle se répondent au nom de Concert Idéal, un projet rêvé que ce nouvel album concrétise.

Scènes célèbres tirées des opéras de Rameau et Gluck . Sublime enfer... C'est dans des Enfers aux multiples visages que Raphaël Pichon a invité, pour son premier enregistrement chez harmonia mundi, le baryton Stéphane Degout à incarner le célèbre tragédien de Rameau et de Gluck (Henri Larrivée). Autour de la reconstitution imaginaire d'une messe des morts, sacré et profane se confondent, révélant quelques-unes des plus extraordinaires pages du répertoire lyrique des Lumières. Une épopée funèbre qui inspire Pygmalion autant qu'elle nous bouleverse.